Publications | 15 novembre 2014

Approches de l'indicible. Etudes bremondiennes, par François Trémolières

Du nouveau sur l’abbé Bremond ? L’ouverture aux chercheurs des archives vaticanes a notamment permis d’accéder aux dossiers de la mise à l’Index de sa Sainte Chantal, pieuse hagiographie à notre regard d’aujourd’hui, pourtant condamnée en 1913 – et dont de nombreuses pages seront reprises telles, quelques années plus tard, dans l’Histoire littéraire du sentiment religieux en France depuis la fin des guerres de Religion jusqu’à nos jours ! On reproduit dans le présent volume l’intégralité du rapport du censeur, l’imposant P. Lémius – ainsi qu’une intéressante lettre du pape Pie X un peu antérieure, sur la curieuse affaire du « modernisme littéraire ». Car Henri Bremond a conçu son grand œuvre – on en est bien conscient depuis les travaux d’Émile Goichot – dans le contexte de la crise « moderniste » : conflit entre les intellectuels catholiques réclamant la liberté de recherche, et le magistère, jugeant leur usage des sciences historiques en contradiction avec le dogme et porteur de graves menaces. On s’essaie ici à une mise en situation, qui prenne en compte les débats philosophiques et théologiques du temps, l’émergence de la mystique comme objet d’étude « laïque » (la psychologie religieuse en particulier), la formation de Bremond dans la Compagnie de Jésus et ses amitiés compromettantes, notamment avec Alfred Loisy. On insiste, aussi, sur le très vieil attrait de Bremond pour les Lettres – faut-il dire la tentation ? –, la dimension obstinément littéraire de son Histoire… et, dans la conception qu’il se fait de la mystique, son rapport intime, ou du moins son dialogue, avec la poésie.

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