Publications | 27 mars 2022

Regards sur la mystique, à travers 100 ans de la Revue des Sciences Religieuses

Avec une postface de Philippe Capelle-Dumont.

Si la mystique a pu attirer ou inquiéter par les phénomènes extraordinaires qui lui font parfois cortège (visions, lévitation, stigmates, anorexie sainte…), elle reste néanmoins proche de ce qui habite l’existence commune. Quand l’abbé Bremond affirme que « le couronnement de toute prière, c’est la contemplation mystique, au sens fort du mot », il entend que le règne de celle-ci commence modestement – en toute prière. Pourtant, cette expérience et ses manifestations, toujours singulières, ont habituellement suscité la prudence des autorités religieuses, au risque de marginaliser le sentiment religieux qui s’y exprime. Le courant rationnel et déductif qui caractérise la théologie au début du XXe siècle s’attachera à en reconnaître l’importance à travers les témoignages des Pères, ou son aura en littérature et dans les arts. La Revue des sciences religieuses (fondée à l’Université de Strasbourg en 1921) rend compte de ces efforts pendant ces premières années. Il faut cependant attendre la période postconciliaire pour que l’on passe à la thématisation de l’expérience, à l’enseigne de la théologie « négative » ou apophatique (c’est-à-dire l’absolu au-delà des attributs divins). Il était alors possible de renouer avec un questionnement porté par les sciences humaines et la philosophie, mais aussi d’élargir l’attention à d’autres traditions religieuses que le christianisme. Ces deux moments sont représentés ici par le choix de 14 articles sur 100 ans de parution, introduits et mis en perspective par des théologiens d’aujourd’hui. Ces études attestent le rôle insigne de La Revue des Sciences religieuses comme médiatrice des débats que soulève la mystique entre participation et passivité, communication collective ou privée, portée universelle ou située.

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